Accueil Montlhéry sur Internet

MONTLHÉRY SUR INTERNET

Retour à la page d'accueil Nouveautés du site Plan du site Recherche sur le site Ecrire au webmaster

Montlhéry, cité millénaire.
Aujourd'hui :

Welcome Benvenuto Bienvenidos Wilkommen Boa vinda

Votre navigateur n'est pas compatible Java !

Abbé Jean Lebeuf, Histoire du diocèse de Paris, MONTLHERY, 1757Histoire du diocèse de Paris - Article sur la ville de Montlhéry

V - LES EGLISES ET CHAPELLES

Quoique depuis plusieurs siécles Montlhery donne son nom à l'un des deux Doyennés ruraux de l'Archidiaconné de Josais, au Diocése de Paris, les choses n'ont point été ainsi dans les commencemens. Au treiziéme siécle et auparavant on disoit le Doyenné de Linais; les deux Eglises de Montlhery qui subsistoient alors dans l'enceinte du Château y étoient comprises. Ces deux Eglises étoient Saint-Pierre et Notre-Dame. Je les nomme suivant l'ordre qu'elles ont dans une Charte de Louis VII de l'an 1154. Ce Diplome est le fondement de presque toute l'Histoire Ecclésiastique de Montlhery. On y apprend que dans le temps des anciens Seigneurs du Château, il avoit existé dans ce Château une Eglise de Saint-Pierre, qui étoit une Collégiale de Chanoines séculiers, lesquels avoient un Abbé à leur tête; que Thibaud, Prieur de Longpont, ayant fait quelques instances près du Roi, obtint que ce Chapitre avec l'Eglise de Notre-Dame du même lieu fût réuni à sa Communauté aussi-bien que les revenus qui en dépendoient, ce. qui se fit du consentement de Jean de la Chaine, De Catena, qui en étoit alors Abbé, et de tous les Chanoines généralement en pleine liberté, cunctis assentientibus Canonicis libere. Ces Lettres du Roi furent suivies de la confirmation du Pape Anastase IV, dans laquelle il est spécifié que Thibaud, Evêque de Paris, avoit donné son consentement à cette union. On sçait au reste très-peu de chose de cette Collégiale qui ne subsista gueres plus de cent ans, en lui donnant même pour fondateur le même Thibaud File-étoupe qui fit construire ce Château. Il est certain que ce Chapitre étoit sur pied dès le temps de Guy, son fils. En voici la preuve : pendant que Milon, son fils aîné dit Milon le Grand, étoit Seigneur de Montlhery, il s'éleva une contestation entre ces Chanoines et les Moines de Longpont. L'usage étoit que le jour de l'Assomption les Chanoines se rendoient processionnellement au Prieuré, où ils chantoient la Grand'Messe avec les Moines, ensuite de quoi ils mangeoient tous ensemble au réfectoire. Les Chanoines prétendirent que ce repas étoit de coutume et non de pure grace. Pour terminer ce différend, Milon pria les Religieux de commuer cela en une somme de six sols qui leur seroient payés à la Saint Remi, outre cinq sols à prendre sur le village de Romenar, et douze deniers à lever au Couldray sur une vigne. Une difficulté en suscite une autre. Les Moines de leur côté réclamerent le droit de sépulture dans le Bourg, mais le Seigneur Milon statua comme Guy, son pere, l'avoit déjà fait autrefois, que les Chanoines auroient ce droit dans tout le Bourg, depuis la Porte Baudry A Porta Baudrici jusqu'à la Porte de Paris seulement, y comprenant les remparts, à moins que ce ne fût un Clerc, un Chevalier ou un Sergent qui fût mort, et que les Religieux continueroient d'avoir les sépultures de tout le Château comme ci-devant, mais qu'ils enterreroient de plus tous ceux qui feroient leur demeure au-delà des remparts. Ce reglement qui fut fait en présence de deux Chevaliers, sçavoir Guy de Linais et Burchard de Vaugrigneuse, prouve, comme on voit, l'antiquité du Chapitre de Montlhery également comme celle du Bourg, de ses portes et ses fortifications. Il survint sur la fin du même siécle une autre difficulté, sur le Cimetiere de Montlhery, entre les Chanoines qui le demandoient et les Moines qui le refusoient. Ce fut à cette occasion que Guillaume, Evêque de Paris, donna des Lettres de règlement. Ce Prélat tint le siège depuis l'an 1095 jusqu'à l'an 1103. Il n'est plus fait mention par la suite du Chapitre de Montlhery, sinon dans la Charte par laquelle le Roi Louis-le-Gros établit que dans toutes les Collégiales fondées par les Rois ses prédécesseurs ou par des Seigneurs auxquels ils ont succédé, l'acquit de l'Annuel de chaque Chanoine nouvellement mort appartiendra à l'Abbaye de Saint-Victor de Paris. Ce Diplôme fut donné à Paris, l'an 1125, et parmi les sceaux des Abbés de ces différents Chapitres, Etienne, Abbé de Montlhery, y .mit le sien. Lorsque le Chapitre de Montlhery eut été régularisé, c'est-à-dire uni au Prieuré de Longpont, ainsi qu'on a vu ci-dessus, Gilduin, premier Abbé de Saint-Victor, qui vivoit encore en 1154, lors de cette union, demanda d'être dédommagé de l'extinction de la Prébende que sa Communauté y avoit, et de la perte du droit des Annuels ; comme il avoit consenti à la réunion, il obtint par l'entremise de Thibaud, Evêque de Paris, que les Moines de Longpont lui abandonnassent des biens et des revenus à Athies et à Monteclein. J'ai appris par le Nécrologe de l'Abbaye de Saint-Victor, que la Prébende de Montlhery ne lui venoit pas des Seigneurs, ni du Roi Louis-le-Gros, mais de l'Abbé Jean de la Chaîne, qui l'avoit donnée pour le repos de l'ame d'érchembald, son pere. Apparemment que les Seigneurs avoient laissé à l'Abbé de Montlhery de pourvoir aux Prébendes. Il résulte de là que l'Abbaye de Saint-Victor ne jouit que fort peu d'années de cette Prébende Canoniale.

Depuis ce temps-là on ne trouve presque plus rien, sur cette Eglise de Saint-Pierre. A l'égard de celle de Notre-Dame de Montlhery, elle tomba dans un total oubli, à moins qu'on ne dise que c'est celle de la Trinité qui la représenta. Mais on vit paroître le nom de Saint Laurent, lequel servit quelquefois à qualifier le Chapitre de Montlhery devenu Prieuré. D'autres croient que c'étoit un titre différent, et que c'étoit simplement une Chapelle située dans l'église Priorale de Saint-Pierre. Tous les enseignemens que j'ai pu trouver sur ces deux titres, consistent dans le Pouillé Parisien du XIII siécle, qui nous apprend que Saint-Pierre et Notre-Dame étoient alors deux Paroisses de Montlhery auxquelles le Prieur de Longpont nommoit. Celle de Notre-Dame est dans le Pouillé du XV siécle, et l'autre aussi, mais sans désignation de Saint. A la Chambre des Comptes il y a eu l'acte d'amortissement d'une Messe par chaque semaine, fondée dans Saint-Pierre, pour l'ame de Jean de Corbeil. Cet acte est du mois d'Août 1380. On sçait aussi qu'en l'an 1420 l'Abbé de Cluny unit le revenu de Saint-Laurent de Montlhery au Prieuré du même lieu. Aujourd'hui Saint-Pierre et Saint-Laurent ne forment qu'un seul bâtiment, n'y ayant qu'un mur commun qui les sépare. Saint-Laurent qu'on appelle le Prieuré, est du côté septentrional ; c'est une espece de grande Chapelle où il n'y a rien d'ancien que le portail, qui est du XII ou du XIII siécle, et dont le Sanctuaire seulement est voûté. Saint-Pierre est comme un reste d'aîle méridionale de l'ancien Prieuré. Cette petite Eglise est toute voûtée à l'antique ; on y voit aux vitrages des sculptures de la lin du XIII siécle comme du temps de Philippe-le-Bel en forme de trefles. Il y a au frontispice une tour très-basse. Entre plusieurs tombes qui restent dans cette Eglise, voici celles qui sont les moins effacées.

Au choeur est gravé en lettres gothiques minuscules :

Ici gist'Noble homme Mess. Hue de Bouloy, Chevalier, lequel ala de vie au trépassement le XX . . . . . . Si prions à Notre-Seigneur qu'il ait merci de l'ame de lui. Amen.

Ce Chevalier est représenté armé avec une levrette à ses pieds. Son bouclier ou écu est chargé d'un lion grimpant semé de billettes.

Dans la nef devant l'entrée du chœur est écrit sur une tombe en caracteres également gothiques minuscules : Cy gist Demoiselle Jehanne jadis femme Galeran de Grannecay, Escuier (la suite est couverte par un banc),... passa l'an M CCCC XXVI le Samedi iij jour du mois d'Aoust. On apperçoit deux figures sur cette tombe. Celle qui a la droite est coëffée en pointe rabaissée et a aux deux côtés de la tête l'écusson.

L'autre figure est coëffée en carré et en beguin.

On n'apperçoit d'une autre tombe couverte par les chaises du choeur que ces mots: laquelle trepassa l'an M CCC LXIIII le V en May. Dieu leur fasse merci et à tous trépassez.

Au côté gauche du chœur de la même Eglise, est attachée une inscription de l'an M. CCCC LXVII, par laquelle il conste qu'Ivonet Du Mas, Maçon, et Charlotte, sa femme, ont donné à la Fabrique de Saint-Pierre de Montlhery la somme de xvj sols de rente annuelle et perpétuelle à percevoir à Noël sur une maison en laquelle demeure Jehan Aboilant, à la charge de quatre Messes basses les quatre Mercredis des Quatre-Temps, et en outre xvj deniers parisis de rente sur une maison séante au bout de la :Ville de MontIeheri tenant d'une part au chemin du Roi.

On voit par cette derniere inscription que c'est depuis plusieurs siécles que ce collatéral de l'Eglise servoit à faire l'Office de la Paroisse de Saint-Pierre ; mais comme elle n'étoit composée que de douze feux ou environ, à l'occasion de la mort de l'Un des :Curés, ce peu d'habitans a été réuni en 1738 ou 1739 à la Paroisse de la Trinité bâtie dans la Ville et ils ont commencé à y rendre le pain béni le Dimanche 23 Août 1739, demandant seulement d'être inhumés dans leur ancienne Paroisse du Château.

Il y a apparence que ce fut dans cette Eglise que les Evêques de Paris faisoient l'Ordination lorsqu'ils vouloient la faire à Montlhery. Guillaume de Baufet, Evêque, y ordonna Prêtre le 21 Décembre 1309 Pierre de Grez, qui fut sacré quinze jours après Evêque d'Auxerre.

Le Prieure de Montlhery est donc maintenant l'unique église renfermée dans les vestiges du vieux Château, où l'Office divin est quelquefois célébré. Dans la division des Doyennés du Diocése de Paris faite relativement aux Abbayes, Prieurés et Chapitres, et écrites au treiziéme siécle, ce Prieuré est dit situé in Decanatu Montis Gemelli, c'est le nom que l'on donnoit quelquefois alors au bourg de Longjumeau et il est inscrit en ces termes : S. Petrus de Monte Letherico, sans aucune mention de Saint-Laurent. Le Titulaire de ce Bénéfice est seul Décimateur dans le territoire de Montlhery et de quelques Paroisses. Son fief s'étend sur une partie de la Ville et de plusieurs Paroisses. Il a le droit double du mesurage des grains du marché et le droit de glaçage, toutes les onziémes semaines. Son revenu peut monter à 550 livres. Ce Prieur fit dans le siécle dernier une échange avec Louis le Maître, Seigneur de Bellejame, qui fut ratifiée par le Cardinal de Mazarin, et confirmée par Lettres-Patentes registrées le 21 Mars 1661. Il est Curé primitif de la Paroisse de la Trinité, de laquelle il me reste à parler.

Cette église, située dans la Ville, ne fournit aucuns monumens anciens, ni tombes ni inscriptions. Ce qui doit cependant faire juger qu'elle a quelque antiquité, est que les piliers du choeur et du sanctuaire du côté du nord et ceux de l'aîle septentrionale du même choeur paroissent être d'une structure d'environ l'an 1300 au plus tard. Le reste, sçavoir la nef, la tour, a été rebâti en pierres de gray et bien plus nouvellement. Dans des Provisions du 22 Mai 1480 elle est dite Ecclesia Parochialis sanctae Trinitatis B. Mariae. Dans d'autres du 11 Août 1490, il y a Ecclesia B. Mariae alias de Trinitate, et dans celle du 11 Novembre 1525 la Cure est appelée Cura B. Mariae antiquitus, nunc vero sanctae Trinitatis. C'est depuis l'année 1739 la seule et unique Paroisse de Montlhery. Il y a dans cette église un Bénéfice de Chapelain sous le titre de Saint Nicolas et de Sainte Catherine de Jambeuse, qui est à la nomination de l'Archevêque de Paris. Il peut avoir trois cents ans d'antiquité. On en trouve des Provisions dès la fin du quinziéme siécle. Elle a pour fondateur un nommé Jean Beuze, suivant le Registre de l'an 1496, où on lit Capellania dicta Johannis Berge in Ecclesia ,Parochiali S. Trinitatis.

Nous sommes plus instruits sur l'église ou Chapelle de Notre-Dame située au bas de la Ville proche la Porte de Paris. On voit par l'inscription du frontispice qu'elle a été bâtie en 1708. Elle est sous le titre de l'Assomption. Cette Chapelle qui a assez d'apparence qui est bien orientée et dont le portail est accompagné d'une tour quarrée, a fait revivre l'ancienne église de la Sainte Vierge; lui étoit dans le Château au douziéme siécle aussi-bien que celle de Saint-Pierre. Le fondateur est Jean-Baptiste Bodin, Sieur des Perriers, Procureur. du Roi de Montlhery, qui avoit acheté de M. le Gendre, Maître des Requêtes, le terrain où elle est. Il eut permission de Louis XIV d'employer à sa construction les pierres du Château qui venoient des débris de sept petites tours. Elle fut bénite par M. d'Orsanne, Archidiacre de Josas, le 20 Octobre 1709. Le fondateur laissa de quoi y entretenir deux Chapelains; l'un à la nomination du Roi pour y célébrer la Messe pour Sa Majesté et la famille Royale, et un autre à la nomination de M. l'Archevêque de Paris, après le décès de sa seconde femme, excepté la premiere fois, pour célébrer la Messe à perpétuité chaque jour à l'intention du fondateur et pour sa famille. Il y fut inhumé en 1712. Sur sa tombe il est qualifié Vague-Mestre. Dans l'enregistrement des Lettres-Patentes de cette fondation, qui fut fait le 1er Août 1710, le sieur Bodin des Perriers est dit Substitut du Procureur- Général de Montlhery, Lieutenant de Police et Subdélégué de l'Intendant. Ces Lettres qui marquent que la fondation sera appellée Royale et regardée comme telle, portent la concession des amortissemens dus au Roi pour la fondation des deux Chapellenies. Celle de ces deux Chapellenies qui est à la nomination Archiépiscopale est qualifiée Chapellenie de Saint Jean-Baptiste et de Saint Clément, desservie en la Chapelle Royale de l'Assomption de Montlhery. Elle a le titre des deux mêmes Saints au Rôle des Décimes. Sa dévotion envers Saint Clément venoit de ce que les deux femmes qu'il avoit, épousées avoient le nom de Clémence; la premiere étoit Clémence Rousseau, la seconde Clémence de Vigny. Il fut aussi convenu dans la fondation que les Prêtres natifs de Montlhery requérant dans les deux mois cette derniere Chapelle, seroient préférés.

Les Pouillés de Paris de 1626 et de 1648 (pages 86 et 52) et le Rôle des Décimes font aussi mention d'une Chapelle de Saint Louis, fondée à Montlhery. Celui de l'an 1648 la dit située au Château, et ajoute qu'elle est à la nomination du Roi.

On lit dans Bacquet, que le tiers du Droit de minage duquel deux Chapelains de Montlhery avoient joui long espace de temps, fut déclaré autrefois appartenir au Roi et réuni à son Domaine par Sentence des Conseillers du Trésor. Je ne vois pas à quelles Chapelles il faut rapporter ce fait, si ce n'est peut-être à celles dites ci-dessus de Jambeuse.

Dans l'une des Notes faites sur le Lutrin de Boileau, il est parlé d'une Chapelle ruinée des environs de Montlhery dite Pourgues ou Pourges.

Il y a dans Montlhery un Hôtel-Dieu où sont huit lits. Par Arrêt du Conseil d'Etat du 31 Août 1697 et Lettres-Patentes, les biens et les revenus de la Maladerie de Linas ont été unis à l'Hôpital de Montlhery, et il a été ordonné que ces revenus et ceux de cet Hôpital seroient employés à la nourriture et entretien des pauvres malades qui seront reçus dans cet Hôpital.

Présentation de l'ouvrage

I - Introduction

II - Thibaud

III - Les chevaliers

IV - La bataille

V - Les églises et chapelles

VI - Autres remarques

 

Retour à la page d'accueilNouveautés du sitePlan du siteRecherche sur le siteEcrire au webmaster
Dernière mise à jour : 11.08.02 22:18